Par Luma Lessa, traduction par Juliette Borges, couverture collaborative de la Marche des femmes indigènes
Le jour s’est levé dimanche (08/11) avec les présentations culturelles de délégations de femmes provenant de plus de 100 peuples indigènes au Brésil. Environ 1 500 femmes indigènes se sont ensuite rassemblées pour les activités du Forum National des Femmes Indigènes. Sonia Guajajara a préparé le terrain en invitant les femmes de 21 États pour débattre sur le thème “Territoire : notre corps, notre esprit”. Les discussions ont porté sur la formulation d’exigences et de stratégies concrètes des femmes indigènes pour leur autonomisation, la violation des droits à la santé, l’éducation et la sécurité, le droit à la terre, les processus engagés pour la récupération de cette dernière et l’occupation des femmes indigènes en politique.
Dans l’après-midi, des invités ont discuter la mise en réseau des mouvements. Lors de la Table Ronde sur les Alliances Internationales, ont participé la députée fédérale Joênia Wapichana (Rede-RR), des femmes indigènes d’Amérique latine, des députées indigènes du Pérou et de l’Équateur ainsi qu’une représentante de l’ONU Femmes au Brésil. Une Table Ronde des Alliances Nationales s’est également déroulée, avec la participation de représentants de l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB), de la Marche des Marguerites (Marcha das Margaridas), des Femmes Noires (Mulheres Negras), de l’Articulation des Femmes Brésiliennes (AMB) et de la Coordination Nationale des Communautés Noires Rurales Quilombolas (CONAQ).
La journée du lundi 12/08 a été consacrée à la loi « SASI-SUS sur les femmes indigènes pour la défense de la santé des populations indigènes». La marche a quitté le campement de la Funarte en direction du Secrétariat Spécial à la Santé Indigène (Sesai). La première manifestation de la première Marche des Femmes Indigènes a envahi les rues de Brasilia pour protester contre la fin de la municipalisation du Sesai et exiger le départ immédiat de Silvia Nobre, la coordinatrice actuelle. En dépit de la tentative de la police militaire de bloquer l’entrée des indigènes dans le bâtiment du Secrétariat, les femmes ont réussi à entrer et à occuper l’espace. La journée s’est terminée par une audience d’une délégation de femmes à la Cour suprême (STF).
La marche se poursuivra demain, 13 août, partant du campement de la Funarte à 7 heures du matin vers l’esplanade des ministères. Elle se joindra à l’Acte National Contre le Démantèlement de l’Education Publique, prévue à 9 heures. Au même temps aura lieu une Session solennelle de la Chambre des Députés avec les Marguerites (Margaridas), femmes du champ et de la forêt. Dans l’après-midi se dérouleront des ateliers et des activités avec ces dernières dans le Parque da Cidade, suivies de l’ouverture de la marche des Marguerites à 19h au même endroit.
La Marche des femmes indigènes s’achève mercredi (14/08), en joignant ses forces à la Marche des Marguerites. La rencontre des marguerites et des indigènes aura lieu à la Funarte. L’attente est d’environ 100 mille personnes pour les marches du 13 et 14 août. La dernière activité du 14, prévue à 14h, sera une plénière pour l’approbation du Document Final sur le thème “Arroser les graines : l’avenir du Forum et de la Marche des Femmes indigènes”. Au bout du compte, les délégations regagneront leurs lieux d’origine avec une force renouvelée et des stratégies communes, partagées par les femmes indigènes de divers peuples et les paysannes au cours de ces journées intenses de mobilisation de la plus grande action féminine en Amérique latine.